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A NE PAS RATER … Les élections du 7 octobre : Quel bilan gouvernemental ? … AVEC JILALI CHAFIK

 

Le gouvernement actuel achève son mandat dans quelques mois. Il serait tout indiqué de faire de manière objective et sincère sans parti pris le bilan de son action en mettant en évidence l’environnement économique et social dans lequel il a été investi, ses engagements et le bilan de ce qui a été réalisé de ce ne l’a pas été.

 

 

Réforme de la constitution :

 

Le Maroc, saisi par les contestations populaires dans plusieurs pays arabes qualifiées de « printemps arabe »a été plus réactif, grâce à la clairvoyance de Sa Majesté le Roi, en proposant une nouvelle constitution qui se veut libérale, moderne et démocratique, avec un renforcement des pouvoirs du Chef de gouvernement et une indépendance de la justice, en affirmant l’égalité entre les hommes et les femmes et le renforcement des libertés et des droits des citoyens. Cette constitution a été massivement approuvée par referendum, le 1er juillet 2011.

 

De nouvelles élections anticipées, ont été organisées sur la base de la constitution fraichement adoptée. Caractérisées par une plus grande transparence, elles ont été remportées par le Parti de la Justice et du Développement (PJD), avec 27,08% des suffrages exprimés, représentant 107 sièges sur les 395 qui composent le Parlement. Toutefois, la participation à ce suffrage n’a été que de 45,40%, ce qui montre que plus de la moitié des électeurs ne s’est pas déplacée, dont une grande majorité parmi la population des jeunes.

 

Sa Majesté le Roi a nommé, le 29 novembre 2011, Mr Abdelilah Benkirane, secrétaire général du PJD, au poste de Chef de gouvernement, conformément à l’article 47 de la nouvelle constitution qui prévoit que le Roi choisisse le Chef de gouvernement au sein du parti politique arrivé en tête des élections. Celui-ci a constitué sa majorité composée des partis de l’Istiqlal, Al Harak et le PPS. Il a présenté, le 17 janvier 2012 devant les deux chambres réunies, le programme gouvernemental ,lequel a été approuvé le 19 janvier 2012, par le vote de la majorité absolue des membres de la chambre des représentants, constituant ainsi, l’acte légal d’investiture du gouvernement.

 

 

 

L’environnement dans lequel gouvernement actuel a été investi:

 

 

Le gouvernement actuel a été investi dans un environnement économique et social défavorable, caractérisé par :

 

  • une crise économique mondiale qui a touché notamment nos partenaires privilégiés, ce qui impacte négativement sur nos échanges commerciaux, le tourisme, le transfert des MRE et sur l’investissement direct étranger. Elle sera traduite par un ralentissement de notre propre économie, ce qui induit une croissance du taux de chômage et un ralentissement du taux de croissance de notre PIB.

 

  • Un taux d’analphabétisme qui touche une grande fange sociale, plaçant le Maroc parmi les pays de catégorie faible à moyen, selon le classement du Programme des Nations Unies pour le Développement, et ce, dans un monde fondé sur une économie du savoir faire où les lieux d’attractivité des investissements sont caractérisés surtout par une main-d'œuvre qualifiée plutôt qu’une main-d’œuvre bon marché.

 

 

  • Le chômage des jeunes diplômés et autres dont un nombre croissant arrive annuellement sur le marché de l’emploi. L’Administration ne peut absorber qu’une infime partie, au regard de son budget de fonctionnement déjà lourd et conséquent. Le rôle du secteur privé dans ce cadre serait primordial. Encore faut-il le structurer et créer des conditions favorables au profit des entreprises (PME et PMI) pour la promotion l’investissement national et étranger.

 

 

  • Une gouvernance qui laisse à désirer. Elle est caractérisée par une insuffisance des règles de transparence et de traçabilité de la gestion des deniers publics, une vision timide de l’indépendance et de l’impartialité du système judiciaire et  des pratiques bien ancrées de favoritisme, de passe-droits, d’impunité et de corruption. Ceux-ci sont source de frustration et de découragement. Ils menacent la sécurité sociale, sapent les institutions, la justice et les valeurs démocratiques et éthiques et constituent une entrave sérieuse à la promotion de l’investissement et à la célérité des affaires au Maroc.
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  • Une caisse de compensation dévoratrice de budget de l’Etat, dont le montant est en perpétuelle augmentation. La caisse profite davantage aux sociétés et aux personnes aisées qu’à la population nécessiteuse. Les créances exigibles sur la caisse, sont passées d’environ 4 Milliards de dirhams en 2002, à 52 Milliards de dirhams au titre de l’année 2011, soit un facteur multiplicateur de 13. Le budget de la caisse de compensation a dépassé les 60 Milliards de dirhams, en 2012, contre 32 milliards prévus par la loi de finances, sans l’augmentation du prix du carburent, opérée récemment. La caisse agit directement sur l’augmentation des déficits budgétaire et commercial et sur l’érosion de la couverture des avoirs à l’extérieur, dont l’encours s'est replié en s’établissant en 2011 à 134,7 milliards de dirhams, soit l'équivalent de 3,7 mois d'importations.

 

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·          La dette publique externe qui a dépassé la barre du 30 % du PIB. Les charges de la dette ont connu une augmentation de 6% à fin août 2012 par rapport à la même période de 2011.

 

 

 

  • Le régime des retraites des fonctionnaires civils, dont la situation est de plus en plus préoccupante pour l'avenir, en raison du déficit de la Caisse Marocaine des Retraites. Ce déficit est estimé à 430 milliards de dirhams en 2011 et se creuse de jour en jour. Il est dû au fait que l’effectif des retraités a progressé trois fois plus rapidement que celui des actifs durant les vingt dernières années. Les études actuarielles réalisées dans ce cadre, montrent qu’en 2011, l’engagement net non couvert du régime civil des fonctionnaires atteint 705,73 milliards de dirhams.

 

 

·          L’économie informelle, bien qu’elle constitue une activité lucrative pour une frange de la population, elle  plombe la politique commerciale et fausse le jeu de la concurrence loyale. Elle représente en 2011environ 43 % du revenu national brut (RNB) et 40 % de la valeur ajoutée globale.

 

·          La balance commerciale du Maroc qui a toujours présenté un déficit devenu structurel, du fait que le commerce extérieur n’a pas connu de modification importante en termes de qualité de l’offre exportable, de diversification des produits et de débouchés extérieurs. L'atténuation du déficit commercial passe par l’ouverture de nos échanges sur d’autres horizons et par une offre abondante et compétitive, sur la base sur d’un triptyque : (1) L’environnement des affaires, notamment les aspects fiscaux, les facilités accordées aux sociétés (PMI, PME) et la réglementation du marché du travail ; (2) les infrastructures de transport, d’énergie et de télécommunication dont le Maroc est bien pourvu, et (3) le savoir-faire, caractérisé par l’innovation et la recherche et développement, dont notre pays accuse un retard patent.

 

 

 

·          Les inégalités sociales et spatiales qui se creusent davantage, malgré la contribution de l’INDH, qui n’a pas pu les atténuer. L’INDH, lancée en 2005, avait défini des objectifs très ambitieux visant à s’attaquer au déficit en équipements et services sociaux, à promouvoir des activités génératrices de revenus stables et à mettre en chantier un plan de redressement qui permettrait au monde rural de se développer plus rapidement et plus rationnellement, outre la prise en compte des attentes des personnes aux besoins spécifiques. Certains de ces objectifs se chevauchent avec ceux du programme gouvernemental, notamment pour les équipement et services sociaux, réduisant ainsi l’impact de cette Initiative.

 

 

 

·          La réforme du système éducatif et de formation qui absorbe plus de 26% du budget de l’Etat, et ce, dans le but d’améliorer la qualité de l’enseignement, de l’apprentissage et de la recherche scientifique et technique, un levier important pour le développement économique du pays.

 

D’un autre coté, au cours de son mandat gouvernemental, le Secrétaire Général du Parti de l’Istiqlal, fraichement élu à la tête dudit parti, n’a pas cessé de lancer des critiques de l’action gouvernementale plus amères que celles de l’opposition, empruntes d’un cri de cœur plutôt que d’un appel à la raison et de revendications qui constituent la définition même du caractère populiste. A titre d’exemple, l’une de ses propositions, porte sur l’augmentation des salaires, qui est certes, au bon gré d’une frange de la population. Mais, a-t-il mesuré ses effets négatifs, rien que sur le budget de fonctionnement et sur le régime des retraites, qui sont déjà plombés par les dernières augmentations des salaires opérées en 2012? Il est de notoriété que ses critiques faites face aux médias plutôt que de les faire au sein de la majorité gouvernementale, dont son parti est une composante essentielle, constituent une tentative de crédibiliser son leitmotiv de remaniement gouvernemental, qu’il réclame haut et fort, avec sa face cachée. Car le remaniement qu’il prône serait d’ordre politique et devrait conduire à un changement d’alliance, ce qui a fragilisé encore plus ce gouvernement qui vient à peine d’achever sa première année, qualifiée d’année d’apprentissage. 

 

 

 

Ce remaniement ministériel a été consommé et le parti de l’Istiqlal a quitté le gouvernement et a été remplacé par le parti RNI qui est la seule carte entre les mains du chef du gouvernement à même de combler le vide crée par le départ de l’Istiqlal, malgré la campagne de 2011 menée contre le PJD, par le mort-né G8 à sa tête le président actuel du RNI. Ce parti a bénéficié de 8 portes feuilles ministériels importants dont les Affaires Etrangères, les Finances et l’Artisanat, outre la présidence de la chambre des représentants. Ce gouvernement bis de Benkirane termine bientôt son mandat dans quelques mois. Quel bilan objectif peut-on faire de l’action gouvernementale.

 

 

 

Les engagements du gouvernement

 

 

 

Dans sa déclaration faite le 17 janvier 2012, le chef du gouvernement a insisté sur cinq axes majeurs. Il s’agit de :

 

 

  1. Une politique économique volontariste créatrice d’emplois qui vise à réaliser un taux de croissance annuel du PIB de 5,5%, à maîtriser le taux d’inflation autour de 2% et à réduire progressivement le taux chômage à 8%par la création de 130 000 postes de travail, en moyenne annuelle durant la période 2012-2016. Pour ce faire, le gouvernement ambitionne d’atteindre un taux de croissance de 6% du PIB non agricole, un taux de déficit budgétaire autour de 3% du PIB à réaliser progressivement et à augmenter les taux d’épargne et de l’investissement, tout en maîtrisant le déficit du compte courant de la balance des paiements. Le chef du gouvernement souligne à cet égard, que ces objectifs seront atteints en améliorant la compétitivité des entreprises marocaines et leur capacité à prospecter les marchés et en soutenant la demande intérieure. Celle-ci sera améliorée grâce à la promotion de l’investissement, la consolidation de la demande extérieure et l’augmentation du pouvoir d’achat.

 

 

  1. La bonne gouvernance et la politique de la régionalisation. Le chef de gouvernement ambitionne de lutter contre la spéculation, le monopole, la rente, la corruption et les passes droits, de renforcer l’efficience de l’administration et d’améliorer le climat des affaires pour la promotion de l’investissement et le renforcement de la dimension territoriale et régionale, ainsi que de soutenir les petites et moyennes entreprises .Le gouvernement s’est engagé aussi à mettre en œuvre la charte relative à la réforme de la justice, à consacrer les droits et les libertés et à réunir les conditions de parité, de participation de la société civile dans la gestion de la chose publique. Il s’est engagé également à la consécration de la bonne gouvernance, à travers notamment l’instauration des principes de transparence, de primauté de la loi et de corrélation entre responsabilité et reddition des comptes et de la régionalisation avancée, ainsi que le renforcement de la décentralisation et de la déconcentration.

 

 

  1. Une politique sociale permettant de lutter contre les inégalités sociales et territoriales par l’accélération du programme de lutte contre l’analphabétisme, l’accès égal aux soins de santé, la disponibilité de l’habitat décent, le soutien des programmes de l’INDH, la promotion de la famille, de la femme et de l’enfance, la relance du secteur sportif, le soutien aux personnes à besoins spécifiques et la promotion de la classe moyenne. Le chef de l’exécutif a souligné que son gouvernement ambitionne de réduire de près de moitié le déficit en logements et d’améliorer l’offre en portant de 840 mille à 400 mille le déficit en unités de logement, assurer la pérennité et la qualité technique et architecturale du cadre bâti, accélérer la mise en œuvre des projets de villes sans bidonvilles et élaborer un nouveau cadre d’intégration urbaine et sociale de ces projets

 

 

  1. Le secteur de l’éducation et de la formation. Le gouvernement projette d’améliorer la qualité de l’enseignement, en accordant l’intérêt nécessaire aux cadres pédagogiques selon une démarche contractuelle précise mettant l’enseignant au cœur du processus éducatif et en dynamisant le rôle du Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique en tant qu’institution constitutionnelle.

 

  1. Le Maroc dans son environnement régional et international. La déclaration gouvernementale vise à consolider l’interactivité positive avec l’environnement régional et international du Royaume. En ce qui concerne la question du Sahara marocain, le gouvernement ambitionne de parvenir à une solution définitive consensuelle, dans le respect total de l’unité et de l’intégrité territoriale du Royaume.

 

 

Les réalisations accomplies :

 

 

 

A la fin de son mandat, le gouvernement Benkirane a-t-il réalisé ces objectifs et bien d’autres contenus dans son ambitieux programme? Le citoyen marocain a-t-il la sensibilité qu’il vit mieux qu’il y a 5 ans, en disposant d’une administration moderne, professionnelle et efficace à l'écoute du citoyen, d’un pouvoir d’achat qui lui permet de vivre décemment, de l’équité et la probité dans le comportement envers les citoyens…A en juger par les dernières élections communales qui ont donné la première place en nombre d’électeurs au parti du PJD, on peut soit répondre par le positif, soit interpréter cette attitude par la négation que les autres partis n’ont pas fait mieux lorsqu’ils ont été au pouvoir. Dans tous les cas, les élections parlementaires du 7 octobre 2016 constitueront le baromètre de satisfaction des citoyens à l’égard du bilan gouvernemental et du parti, le PJD. En attendant la date fatidique du 7 octobre, on peut évoquer les réalisations du gouvernement selon une appréciation des faits aussi objectif que possible :

 

 

 

Au plan social, le gouvernement a pris des mesures courageuses que ses prédécesseurs n’ont pas osé prendre. Il s’agit de la réforme des retraites et celle de la caisse de compensation dont le coût a été réduit de manière substantielle en passant de 52 milliards de dirhams en 2013 à 23 milliards en 2015. Il s’agit également de l’augmentation des prix du carburent à la pompe, opérée en 2012,du non payement des journées de grève, l’obligation des diplômés en chômage de subir les épreuves d’un concours pour accéder à la fonction publique et l’interdiction aux enseignants et médecins de la fonction publique d’exercer dans le secteur privé. Des mesures jugées impopulaires certes, mais nécessaires pour redresser l’économie du pays. En contre partie, le gouvernement a mis en œuvre l'indemnisation pour perte d'emploi, l’augmentation du montant de la bourse octroyée aux étudiants, la généralisation du RAMED et la baisse des prix de certains médicaments, la mise en place du fonds de cohésion sociale et du fonds de solidarité familiale, l’augmentation du salaire minimum dans les secteurs de l'industrie, du commerce, des services et de l'agriculture, du SMIG et du seuil des pensions de retraite.

 

 

 

Au plan des infrastructures et des finances, le gouvernement a poursuivi avec satisfaction la réalisation des grands chantiers d’infrastructures de transport et la mise en place de conditions favorables à l’investissement, ce qui a favorisé le renforcement de la confiance des investisseurs et la capacité du pays à honoré ses engagements financiers. Ceci a permis de drainer des investissements importants et a eu des impacts favorables sur le coût du financement sur le marché financier international en empruntant avec des conditions avantageuses grâce notamment à la ligne de crédit de précaution accordée au Maroc par le FMI, une mesure qui vient consacrer la confiance placée par cette institution internationale en l'économie marocaine.

 

 

 

 

En politique étrangère, le Maroc a été très actif grâce aux multiples visites Royales, rendues aux Etats amis, sur tous les continents. Elles attestent d’une attention particulière puisqu’elles ont permis de relancer ou de renforcer les relations diplomatiques traditionnelles liant ces pays au Royaume, et d’en nouer de nouvelles. Cette intense activité, confortée par un réseau de représentations diplomatiques étendu, participe de la volonté du Royaume d’élargir ses liens à d’autres Nations et de répondre aux nouvelles exigences géostratégiques internationales.

 

 

 

L’engagement du Maroc pour ces nouvelles exigences géostratégiques répond à plusieurs impératifs. Il s’agit de se mettre au diapason des changements intervenus sur les scènes régionale et internationale afin de mieux positionner le pays sur l’échiquier géostratégique mondial, de lui donner toutes les chances d’une meilleure insertion dans l’économie globalisée, et enfin de lui assurer les moyens de relever les nouveaux défis transnationaux auxquels les pays du Maghreb et de l’Afrique se trouvent également confrontés (terrorisme, émigration illégale, conflits internes etc.).

 

 

Cette démarche, confortée par une stabilité politique et une paix sociale, a permis au Maroc de conforter ses liens avec les pays du Conseil de Coopération du Golfe, les grandes puissances : l’Europe, les Etats Unis, la Chine et la Russie et l’Afrique et le monde arabe. Le Maroc qui est devenu le second investisseur en Afrique selon le principe du co-développement, a vu sa demande de réintégrer l’Union Africaine signée par 28 nations africaines et appuyée par 32.Cette action qui est menée tambour battant par le Souverain a permis de briser l’axe Alger–Abuja–Pretoria qui se mettait au travers des intérêts du Maroc en Afrique et la réintégration du Maroc dans l’Union Africaine est aujourd’hui une question de temps. Cette réintégration contribuera sans doute au règlement de la question du Sahara marocain comme le souhaite le Maroc.

 

 

 

Au plan de la sécurité intérieure : La période écoulée a été caractérisée par l’augmentation du terrorisme à caractère politique ou radicalisme religieux qui a frappé plusieurs Etats africains, européens, asiatique, américains et arabes. Contrairement à ses voisins dans la région, notamment à la Tunisie et la Libye, le Maroc a été épargné par le terrorisme ces dernières années. Aucun attentat n’a eu lieu dans le pays depuis cinq ans, grâce à la vigilance des forces de sécurité qui déploient d’intenses efforts pour désamorcer les attentas avant leur accomplissement. Ceci confère au Maroc une bonne place comme étant l’un des pays les plus sûrs et fait valoir ses forces au niveau international. Cet aspect est d’une importance capitale et n’a pas de prix.

 

 

 

Les engagements non accomplis :

 

Le gouvernement n’a pas réussi à mettre en place une bonne gouvernance qui consacre le principe de transparence et de traçabilité de la gestion des deniers publics, de primauté de la loi et de corrélation entre la responsabilisation et la réédition des comptes. Une gouvernance caractérisée par une vision claire de l’indépendance et de l’impartialité du système judiciaire exempte des pratiques malheureusement bien ancrées de favoritisme, de passe-droits, d’impunité et de corruption.

 

 

 

Les efforts déployés par le Maroc dans la lutte contre le fléau de la corruption, n’ont pas encore atteint les objectifs escomptés, malgré l’engagement politique pris au plus haut rang de l’Etat et malgré les dispositifs réglementaire et institutionnel adoptés, en vue d'instaurer des rapports responsables et transparents avec le citoyen. Le coût de la pratique de la corruption représente annuellement quelques 5% du PIB marocain, soit environ 40 Milliards de dirhams, selon une étude de la Banque Mondiale dont les résultats ont été présents au 3ème Forum Mondial des Droits de l’Homme tenu à Marrakech en novembre 2014.

 

 

 

Le gouvernement a enregistré avec désolation son incapacité de mener le combat contre la corruption, se cantonnent  dans un discours stérile et entretenant l’impunité. Aucune initiative réellement productive n’a été annoncée par le gouvernement dans ce domaine, si ce n’est une campagne de communication coûteuse et contreproductive qu’il avait lancée.

 

Le gouvernement s’est attaqué à la réforme de la justice, une première non seulement dans notre pays mais au niveau arabe et africain. La charte élaborée par la Haute Instance de Dialogue National sur la Réforme de la Judicaire a pris des mesures audacieuses pour un système judiciaire équitable au service du citoyen et le pouvoir constituant marocain a pris toutes les dispositions nécessaires afin de garantir une justice indépendante. Les dispositions constitutionnelles en vigueur sont cohérentes et complètes pour moderniser notre système judiciaire et donner un sens à l’édifice de l’Etat de droit afin de le porter au niveau de ceux des pays démocratiques.

 

 

Néanmoins, l’ancrage des règles de moralisation de la justice continue à lui faire défaut. Le système judiciaire continue à être entaché de dysfonctionnements, de faiblesses et de manquements qui couvrent plusieurs de ses aspects. Selon le diagnostic établi par la Haute Instance du Dialogue National sur la Réforme de la Justice, il se dégage : « qu’en plus de la lenteur et la complexité́ qu’il connait, et de ce qu’il présente comme manque de transparence et de carence de gestion moderne, les dysfonctionnements les plus dangereux du système judiciaire sont l’existence de certaines pratiques perverses qui ont touché les différentes composantes de la Justice, et qui ont fait perdre, parfois, aux justiciables la confiance dans leur Justice, masquant ainsi ses aspects radieux et les conduites de ses femmes et hommes intègres méritant tout estime ».

 

 

Partant de ce diagnostic, il s’avère que la situation actuelle de la juridiction marocaine n’est pas réjouissante. Tous les indicateurs relatifs à la probité de certains de nos magistrats ne sont malheureusement pas satisfaisants. La justice constitue bien un domaine qui n’inspire pas de confiance chez le citoyen marocain. 


 

Les indicateurs économiques sur lesquels le gouvernement s’est engagé n’ont pas été atteints. L’équilibre de la balance commerciale du Maroc qui n’a pas connu de modifications significatives en termes de qualité de l’offre exportable, de diversification des produits et des débouchés extérieurs. Le taux de croissance escompté de 5% par an n’a jamais été atteint même durant l’année 2015 qui a connu une récolte record. Les prévisions de 2016 sont de 1,5% largement en déca du taux préconisé par le gouvernement.

 

 

 

Les recettes fiscales qui couvrent à peine 60% des dépenses budgétaires, alors que les 40% restants devraient être financés par le recours à l'endettement dont le budget en 2015, est estimé à 50 milliards de dirhams (4,5% du PIB) ;

 

 

Les dépenses du personnel qui ont atteint 98 milliards de dirhams (11% du PIB) et d’une manière générale, les dépenses de fonctionnement ont été de 195 milliards de dirhams alors que l’investissement du budget général n’était que de 54,1 milliards de dirhams.

 

La lutte contre le chômage par la promotion de l’emploi constituant l’une des questions sociales les plus cruciales à laquelle le pays fait face, est intimement liée à la dynamique de la croissance, qui est elle même tributaire du volume et du taux de l’investissement intérieur et étranger. Dans cette perspective, l’effort public consistant à créer, au profit de l’entreprise, l’environnement le plus adéquat, le programme action/emploi, la formation qualifiante, le crédit jeunes promoteurs et entrepreneurs, le programme auto-emploi, les conventions sectorielles d’emploi, le programme des pépinières d’entreprises et le système du micro crédit n’ont pas été à même de permettre à l’économie marocaine d’atteindre cet objectif. Le taux de chômage de 8% ne sera pas atteint à la fin de 2016.

 

 

 

En conclusion, le gouvernement a fait de son mieux pour le développement du pays. Son bilan est mitigé et les engagements pris n’ont pas été tous honorés pour des raisons multiples intérieures et exogènes. C’est au citoyen d’en juger l’efficacité lors des prochaines élections du 7 octobre 2016, encore faut-il que la participation à ces élections soit représentative par un taux de participation honorable.

 

 

 

Les dernières élections communales ont laissé émerger deux partis politiques en tête du peloton des partis, le PJD et le PAM. Le Maroc s’achemine peu à peu vers deux blocs composés, le premier du PJD, Istiqlal, PPS et le second du PAM, RNI et Haraka. Le parti de l’USFP serait certainement le grand perdant en raison des dissensions qu’il a subies. Les élections parlementaire du 7 octobre  2016 permettront soit de confirmer la suprématie du PJD qui gouvernera certainement avec le PPS et l’Istiqlal, soit que le PJD subira le vote sanction au profit du PAM qui gouvernera sans doute avec le RNI et l’Haraka, soit une troisième solution qui consacre l’Istiqlal auquel cas, il gouvernera avec le PJD et le PPS.

 

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